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4 octobre 2023

[Les mobilités internationales d’ISIFoR] Création d’un laboratoire international entre l’UPPA et l’Université centrale du Vénézuela – entretien avec le Dr Jimmy Castillo

À l’occasion d’une mobilité internationale financée par l’Institut Carnot ISIFoR, nous avons rencontré le Professeur Jimmy Castillo venu à l’UPPA pour finaliser la création d’un laboratoire international entre son Université et deux laboratoires de l’UPPA : l’IPREM et le LFCR. Cette mobilité, qui se déroulera en deux périodes de deux mois, permettra de finaliser le dossier administratif et de faciliter les échanges au sein d’un laboratoire multidisciplinaire : chimie analytique et caractérisation moléculaire et chimie théorique et thermodynamique.

Nous nous penchons donc sur ce qu’est un laboratoire international ; d’où vient-il ? à quoi sert-il ? et quelles sont ses perspectives pour les mois et les années qui viennent ?

 

[ISIFoR] Vous finalisez actuellement avec les enseignants-chercheurs Brice Bouyssiere et Germain Salvato Vallverdu (UPPA) la création d’un laboratoire international entre la France et le Venezuela. La relation entre ces deux universités est-elle récente ?

Jimmy Castillo

[Jimmy Castillo] Pas du tout, c’est tout le contraire. Nous nous connaissons bien entre l’Université Centrale du Venezuela et l’UPPA, cela remonte au début des années 2000. En 2003 nous avons démarré un programme PCP (programme de coopération postuniversitaire) qui nous a permis de réaliser une cotutelle de thèse et de suivre une série de travaux de recherches. C’est une histoire de rencontres, portée à l’origine par mon collègue le professeur Sócrates Acevedo du côté de l’UCV et par Daniel Broseta et Hervé Carrier du côté de l’UPPA. Cette collaboration internationale était, à ses débuts, centrée sur la caractérisation physico-chimique des asphaltènes et s’est révélée très prolifique avec 12 thèses en cotutelle et 25 publications. Durant cette période, il y a eu plusieurs phases, dont une tournée vers des sujets liés aux géoressources avec Total, cela a permis de réaliser 8 projets et développer 2 brevets avec cet industriel. Pour résumer nous avons pu suivre en moyenne une thèse par an et cela, même pendant la pandémie, c’est assez remarquable.

Nous nous connaissons donc bien entre UPPA et UCV et nous travaillons bien ensemble. Il nous a semblé que c’était le bon moment pour passer à une organisation différente, qui simplifie notre travail et nous aide au quotidien ; cette organisation c’est le laboratoire international.

 

[ISIFoR] Quels seraient pour vous les points forts de ce laboratoire international ?

[Jimmy Castillo] Un laboratoire international est avant tout un moyen qui facilite les interactions académiques-administratives. Ce point peut paraître anodin mais il est très important car il nous fait gagner du temps, il met de l’huile dans les rouages et ce temps « économisé dans les démarches » nous pouvons le consacrer à la recherche. Par exemple, le laboratoire fournit un cadre pour l’équivalence des diplômes ; jusqu’à présent les cursus du Venezuela et de la France étaient très différents, il pouvait y avoir des problèmes, maintenant cette question est résolue.

De plus, et c’est peut-être plus important, le laboratoire international nous fait gagner en envergure, nous pouvons développer des projets plus visibles, obtenir des financements plus facilement.

 

[ISIFoR] Quelques mots sur les travaux et les pistes que vous tracez pour le laboratoire international ?

Le professeur Castillo et une partie de son équipe de recherche à Pau

[Jimmy Castillo] Nous voulons aborder les questions liées à l’environnement et à l’énergie, des questions qui ont leurs racines dans le monde d’aujourd’hui et les défis auxquels nous sommes confrontés.

À partir de cet axe, nous cherchons à définir des propositions avec un contenu de base et une application directe à l’industrie : comment produire et améliorer des biocarburants à l’aide de nanocatalyseurs, comment utiliser la pyrolyse de la biomasse pour générer de l’H2 ou comment travailler sur la caractérisation des plantes comme nous le ferons avec le la chercheuse Sandra Mounicou sur le cacao. Nous suivons par exemple en ce moment une thèse qui porte sur la décontamination de l’eau grâce à des nanoparticules de silice biogénique.

Le champ des possibles est vaste, nous avons beaucoup à faire et le laboratoire international est un outil qui nous accompagnera chaque jour sur ce chemin que nous traçons.