[Publi’ Story] Triangle du lithium et transition énergétique :
des nouvelles pistes pour évaluer les gisements de type saumure à travers le plateau des Andes
Les gisements non conventionnels de type saumure situés dans le Triangle du Lithium (Li) détiennent d’importantes réserves. Il s’agit de Li sous sa forme ionique (Li+) qui se retrouve dissout dans les saumures présentes dans un bon nombre de déserts de sel (salares et salinas) formés dans des bassins endoréiques situés à plus de 3000 mètres d’altitude du plateau des Andes Centrales.
Le Li est, de nos jours, un élément incontournable à la transition énergétique : il est employé à la fabrication des batteries d’équipements électroniques et de véhicules électriques. Dans le plateau des Andes, l’exploration des dépôts de Li a débuté il y a près d’un siècle. Par la suite, les plus grands gisements au monde, notamment ceux des salares de l’Atacama au Chili, d’Uyuni en Bolivie, d’Hombre Muerto et d’Olaroz en Argentine y ont été découverts, puis exploités. Pendant les dernières décennies, plusieurs estimations ont été avancées et le Triangle du Lithium serait censé détenir près des 2/3 des ressources mondiales de Li. Aujourd’hui encore, la concentration de Li d’une bonne partie des salares de cette région andine n’est que partiellement connue et leurs données sont souvent fragmentaires.
Localisation du Triangle du Lithium dans le plateau des Andes et image d’exploitation artisanale à Salinas Grandes, Andes argentines.
© López-Steinmetz
L’équipe franco-argentine du GET et de El Instituto de Evolución, Ecología Histórica y Ambiente (IDEVEA) a établi le premier recensement permettant d’appréhender les concentrations de lithium dans les gisements de type saumure à l’échelle du plateau Andin. L’étude, publiée dans Earth Science Reviews, synthétise des données hydrochimiques rapportées par des études scientifiques préalablement conduites dans 49 salares andins à travers la région.
Les résultats de l’étude offrent, pour la première fois, une vue d’ensemble des gisements de type saumure dans le Triangle du Lithium. L’équipe rattachée au Carnot ISIFoR a ainsi montré l’existence d’une tendance reliant la surface des salares à celle des bassins endoréiques, avec des proportionnalités linéaires allant de 1:5 à 1:10. De plus, une proportionnalité de 2:1 est mise en évidence entre les valeurs maximales et moyennes des concentrations de Li. Cette observation implique que les concentrations moyennes de Li dans les saumures d’un salar peuvent être estimées à partir de la concentration maximale mesurée (concentration moyenne Li ≈ ½ de la concentration maximale de Li). Cette relation permet d’obtenir une valeur indicative initiale et s’avère d’utilité surtout dans les premières instances d’exploration de ce type de gisement, lorsque le nombre d’échantillons est encore insuffisant au calcul d’une moyenne représentative.
Bien que l’hydrochimie des 477 échantillons de saumures considérés dans l’étude présente un certain degré de cohérence compositionnelle et d’organisation spatiale, les données ne montrent aucune tendance géographique dans la distribution des concentrations de Li au travers du plateau. La distribution du lithium demeure donc une question scientifique essentielle à l’heure de comprendre les processus de formations des gisements de Li type saumure. En ce sens, l’étude apporte une nouvelle piste : les concentrations de Li peuvent être mises en relation avec les surfaces des salares et des bassins versants. Ce seraient donc, non seulement les salares les plus grands, mais aussi les plus anciens qui contiendraient les plus fortes concentrations de Li.
🗞️ En savoir plus
Lopez Steinmetz R.L. & Salvi, S. (2021). Brine grades in Andean salars: when basin size matters. A review of the Lithium Triangle. Earth Science Reviews. DOI | https://doi.org/10.1016/j.earscirev.2021.103615
📲 Contacts
Romina López Steinmetz – IDEVEA (CONICET – UTN), San Rafael, Mendoza, Argentina.
lucrecialopezsteinmetz@hotmail.com
Stefano Salvi – GET – Géosciences Environnement Toulouse (Université Toulouse III, UMR 5563 CNRS, IRD, CNES)
stefano.salvi@get.omp.eu
05 61 33 25 83